Le Projet d’Appui à la Formation et l’Insertion Professionnelle des Jeunes Filles et Garçons Déscolarisés en Hôtellerie-Restauration dans la Commune de Bassar4 est une initiative qui se propose de contribuer à l’autonomisation socioéconomique des jeunes déscolarisés de la commune par la création d’un centre de formation professionnelle en métiers fondamentaux de l’hôtellerie comme l’hébergement et la restauration.
Objectif général du projet :
Contribuer à l’autonomisation des jeunes vulnérables à travers la construction d’un
centre de formation professionnelle en hôtellerie, en restauration et en informatique.
Objectifs spécifiques :
– Former au moins 45 jeunes dont 30 jeunes filles-mères et 15 jeunes garçons déscolarisés vulnérables aux
métiers de l’hôtellerie;
– Appuyer la mise en place des initiatives des bénéficiaires formés au cours du projet ayant fait le choix de
travailler à leur compte ;
– Développer un plaidoyer auprès des complexes hôteliers de la région de la Kara pour l’emploi des jeunes
formés désireux de travailler pour autrui.
Dans la commune de Bassar4, le phénomène de déscolarisation des jeunes filles et des jeunes garçons est récurrent et constitue une réelle préoccupation pour les acteurs locaux. Récemment, en janvier 2024, dans le cadre du lancement du projet d’appui à l’autonomisation socioéconomique des femmes handicapées et mères d’enfants du club LIDAOU mis en œuvre avec l’appui de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), des rencontres d’échanges avec les acteurs locaux (conseil municipal, responsables d’établissements scolaires et chefferie traditionnelle) ont permis de relever l’enjeu de l’appui à la formation
professionnelle des jeunes déscolarisés et surtout leur insertion locale pour contribuer à la lutte contre l’exode des jeunes de la commune.
En effet, les grossesses précoces, le gout de l’aventure, les mariages précoces sont les causes de déscolarisation qui poussent les jeunes filles et garçons de la localité à abandonner précocement l’école dès le premier niveau du secondaire. Agés entre 15 et 20 ans, ces jeunes déscolarisés se voient livrés au vent de l’accentuation de leur vulnérabilité dans un contexte local et national marqué par le manque d’opportunités économiques et la menace du terrorisme et de l’extrémisme violent.
Pour se faire, après analyse, il est initié la création d’un centre de formation professionnelle dans la commune dans les domaines de l’hôtellerie notamment l’hébergement, la cuisine (pâtisserie et plats locaux revalorisés et d’ailleurs).
Le choix de ce type de formation se justifie par le fait que dans toute la commune de Bassar4, il n’y a ni de service d’hébergement, ni de restauration pouvant satisfaire les visiteurs qui sont obligés de loger soit dans la ville voisine pour venir travailler, notamment les acteurs de développement en mission. La pertinence de cette action réside dans le fait que non seulement, le centre offrira une opportunité de formation dans les domaines de l’hôtellerie-restauration, mais aussi leur permettra de créer et gérer leurs propres activités génératrices de
revenus au niveau local.
Le besoin est réel d’autant plus qu’avec le nouvel élan de décentralisation amorcé par le Togo en 2029, la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes au niveau local revêt d’énormes enjeux pour leur contributions au développement local. Aussi, ces dernières années, avec le nouvel élan de décentralisation au Togo, la promotion des droits civils notamment les mariages sont des opportunités de commandes en matière de restauration. Aussi, d’autres occasions de mobilisation de foules comme les funérailles, les fêtes locales et les naissances sont des occasions dont les responsables sont dans l’obligation de recourir aux prestataires de la commune voisine de Kara située à une cinquantaine de kilomètres environ.
Pendant que la promotion des services hôteliers est en vogue ces dernières années dans toute la région de la Kara à cause de ses atouts touristiques, ce centre permettra non seulement de former des jeunes filles et garçons qui pourrons aussi créer leurs propres cadres de restauration diversifiés au niveau local, ou accroître leur chance d’employabilité dans les hôtels des villes voisines.
45 jeunes filles mères et garçons déscolarisés
Besoins matériels:
Besoins en hébergement : 05 lits de deux places, 05 matelas de deux places, 05 table-chaises de chambres, 05 fauteuils de chambre, 05 climatiseurs, 06 ventilateurs brasseurs, une douzaine de couvre matelas, deux douzaines de draps, une vingtaine d’oreillers et deux douzaines de serviettes, une douzaine de balaies de chambre, une machine à laver moyenne et de l’équipement de nettoyage. Cuisine :
un four à gaz, un four à bois, deux réfrigérateurs, une série de marmites locales, une série de casseroles
locales, des plats, des verres, 10 kits de 4 chaises/table, des tapis de tables, des fourchettes cuillères, des
mixeurs électroménagers et des mortiers locaux, un kit alimentaire de démarrage, 02 bouteilles de gaz, une
cuisinière à gaz, des fourneaux et fours locaux, du charbon de bois. Mise en place d’un jardin initial
d’embellissement.
Besoins en infrastructure:
Un centre de formation professionnel en hôtellerie composé de: construction d’une clôture de sécurisation
de l’espace, cinq (05) bungalows moyens en modèle de terre argileuse dotés de toilettes internes, une(01)
cuisine semi moderne, un (01) magasin moyen et une (01) salle de restauration inspirée de modèle local,
des toilettes externes, un forage à eau, l’installation électrique.
Ce projet s’inscrit tout d’abord dans un contexte local marqué par l’inexistence des services hôteliers dans toute la commune de Bassar4. Ensuite, au-delà de la formation, l’action prévoit des appuis au passage des examens professionnel et l’appui à l’insertion locale des bénéficiaires à deux niveaux : les bénéficiaires désireux d’entreprendre localement par la création de leurs entreprises pouvant offrir des services spécifiques et le plaidoyer auprès des hôtels de la région pour les stages de perfectionnement et l’offre des opportunités dans le secteur hôtelier. En effet, d’autres secteurs d’insertion des jeunes comme la couture, la coiffure et le tissage des pagnes locaux sont déjà promus dans la localité et attire aujourd’hui moins de jeunes au vu de la saturation du marché. Le projet souhaite montrer une autre piste de formation au groupe cible et contribuer à la diversification des sources du contribuable de la commune qui est la plus pauvre parmi toutes les communes de la préfecture dans le nouvel élan de décentralisation que connait le Togo depuis ces cinq dernières années. L’association dispose déjà d’un espace qu’elle souhaite mettre à la disposition du projet.