Dans la région de l’Extrême-Nord, des études menées par les étudiants et chercheurs et ainsi que les organisations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques dont CROPSEC fait partir ont mis en évidence des problèmes environnementaux majeurs de cette partie du Cameroun :
– Utilisation abusive des intrants chimiques et des semences d’origines douteuses
– Le gaspillage des ressources en eau pour les cultures maraichères
– La déforestation.
Tous ces problèmes ont un impact négatif sur l’environnement, la santé humaine et créés davantage un fossé dans les efforts entrepris pour promouvoir le genre. Ces impacts sont :
Les impacts d’utilisation abusive des intrants chimiques et de semences
– Impact sur la santé humaine : l’exposition aux pesticides et aux herbicides entraine souvent des problèmes de santé tels que des troubles respiratoires, des maladies de la peau, des cancers, et des perturbations endocriniennes.
– Contamination de l’environnement : les intrants chimiques peuvent contaminer les sols et les cours d’eau, affectant ainsi la biodiversité et la qualité de l’eau.
– Résistance des ravageurs : nous constatons que l’utilisation excessive de pesticides peut conduire à la résistance des ravageurs, nécessitant des doses encore plus élevées de produits chimiques ou l’utilisation d’autres molécules plus nocives. C’est le cas avec l’ACLA ou chenilles d’automne qui ravage les cultures de Sorgho et de maïs dans la région de l’Extrême-Nord.
– Perte de biodiversité : les OGM et les intrants chimiques peuvent réduire la diversité des cultures et des espèces, perturbant les écosystèmes naturels.
Sur la femme, ces impacts sont :
– Santé reproductive : Les femmes peuvent être exposées à des pesticides et des herbicides qui affectent leur santé reproductive, entraînant des complications pendant la grossesse, des fausses couches, et des anomalies congénitales.
– Responsabilités domestiques : Les femmes et les filles, souvent responsables de tâches ménagères (la collecte de l’eau et de la nourriture) et très souvent elles participent aux activités champêtres, peuvent être exposées à des produits chimiques nocifs, affectant leur santé et celle de leur famille.
– Accès limité à l’information : Les femmes et les filles dans la région de l’ExtrêmeNord ont très souvent un accès limité à l’information et à la formation sur les dangers des intrants chimiques et des OGM, les rendant plus vulnérables aux effets néfastes.
Les impacts du gaspillage des ressources en eau
– Épuisement des ressources en eau : l’irrigation excessive et inefficace dans l’agriculture surtout les cultures maraichères peut épuiser les réserves d’eau souterraine et de surface. C’est le cas constaté dans la région de l’Extrême-Nord où, des producteurs maraichers, en saison sèche, utilisent des motopompes à essence pour extraire des quantités d’eau pour l’irrigation des cultures.
– Pollution de l’eau : les pratiques agricoles notamment dans la production des cultures maraichères sont des causes de la pollution des cours d’eau par les engrais et les pesticides, affectant la qualité de l’eau potable.
– Stress hydrique : le gaspillage de l’eau contribue au stress hydrique, rendant les communautés vulnérables aux pénuries d’eau, surtout en période de sécheresse.
Sur la femme et la jeune fille, ces impacts sont :
– Charge de travail accrue : le gaspillage de l’eau peut entraîner une pénurie d’eau, obligeant les femmes à parcourir de plus longues distances pour collecter de l’eau, augmentant ainsi leur charge de travail.
– Sécurité alimentaire : la diminution des ressources en eau peut affecter la production agricole, réduisant la disponibilité des aliments et augmentant la charge de travail des femmes pour assurer la sécurité alimentaire de leur famille.
Les impacts de la déforestation
– Perte de biodiversité : la déforestation entraîne la destruction des habitats naturels, menaçant de nombreuses espèces animales et végétales.
– Changement climatique : les forêts jouent un rôle crucial dans la séquestration du carbone. Leur destruction contribue à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et au réchauffement climatique.
– Dégradation des sols : la déforestation peut entraîner l’érosion des sols, réduisant leur fertilité et leur capacité à retenir l’eau. C’est le cas des vertisol dans la région de l’Extrême-Nord
Sur la femme et la jeune fille, ces impacts sont :
– Perte de moyens de subsistance : la déforestation entraine la perte de ressources naturelles telles que le bois de chauffage, les plantes médicinales et les produits forestiers non ligneux, affectant les moyens de subsistance des femmes de la région de l’Extrême-Nord.
– Changement climatique : les femmes, en particulier dans les zones rurales de la région de l’Extrême-Nord, sont souvent les plus touchées par les effets du changement climatique, tels que les sécheresses et les inondations, exacerbés par la déforestation.
– Violence et insécurité : la déforestation favorise des conflits sur les ressources naturelles, augmentant les risques de violence et d’insécurité pour les femmes qui collectent du bois ou de l’eau dans des zones éloignées.
Les objectifs de CROPSEC sont :
– Accompagner les agriculteurs membres à la structuration des chaines de
valeurs porteuses
– Assurer la diffusion permanente de l’information, de la technologie et des
innovations auprès des agriculteurs
– Susciter et accompagner la promotion des dynamiques féminines
– Assurer la formation et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes dans les
métiers innovants
– Servir de cadre de concertation et d’échanges entre les agriculteurs d’ici et
d’ailleurs
En tant que coopérative agricole, CROPSEC dans le cadre de ses activités en lien avec la
protection de l’environnement :
– vulgarise des techniques de production résilientes aux changements
climatiques et des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement
– assure la lutte biologique contre les insectes à travers l’utilisation des bio
répulsifs
– Assure le reboisement et la plantation des arbres fertilisants dans les champs
et sur des vastes étendues de terres dégradées (forêt communautaire)
– Expérimente et vulgarise l’utilisation des répulsifs biologiques ou biopesticides
– Assure la mise en place des diguettes et cordons pierreux pour lutter contre
l’érosion
NOTE CONCEPTUELLE
[Date] 2
– Développe les techniques d’utilisation raisonnée des engrais chimiques
– Intègre l’utilisation des énergies propres et sa vulgarisation dans les
communautés (solaire dans notre collège 100% fonctionne au solaire)
À travers le collège agricole promu par CROPSEC, toutes nos pratiques agricoles
sont axées vers l’agro-écologie, convaincus que les jeunes représentent l’avenir et
peuvent facilement changer des mentalités.
Sur une période de cinq ans (05), le projet de vulgarisation des bonnes pratiques agroécologiques auprès des jeunes élèves et des exploitants agricoles dans la région de
l’Extrême-Nord aura des impacts significatifs et positifs. En voici quelques-uns :
Impact sur la résilience au changement climatique
– Adaptation aux conditions climatiques : les bénéficiaires du projet et leurs
communautés mettent en œuvre de pratiques agro-écologiques leur permettant de
mieux s’adapter aux variations climatiques, telles que les sécheresses et les
inondations.
Impact environnemental
– Augmentation de la biodiversité : les bénéficiaires du projet et leurs
communautés intègrent des cultures adaptées et des pratiques agro-écologiques,
contribuant à la préservation des écosystèmes locaux.
– Réduction de l’utilisation des intrants chimiques : les bénéficiaires du projet et
leurs communautés diminuent l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques,
entraînant une réduction de la pollution des sols et des cours d’eau.
– Amélioration de la qualité des sols : les bénéficiaires du projet et leurs
communautés adoptent de pratiques agro-écologiques (utilisation des semences
locales améliorées, des bio fertilisants et bio répulsifs), conduisant à une
meilleure fertilité des sols et à une réduction de l’érosion.
Impact économique
– Augmentation des rendements agricoles : les bénéficiaires du projet et leurs
communautés adoptent de pratiques durables améliorant la productivité des
cultures, conduisant à une augmentation des rendements et des revenus.
– Réduction des coûts de production : les bénéficiaires du projet en particulier et
leurs communautés utilisent de techniques agro-écologiques réduisant la
dépendance aux intrants coûteux, permettant aux exploitants agricoles de réaliser
des économies.
– Création d’emplois verts : les bénéficiaires du projet et leurs communautés ont
accès à de nouvelles opportunités d’emploi dans le secteur de l’agro-écologie,
notamment dans la formation, la production des intrants agro-écologiques et la
gestion des ressources naturelles.
Impact social
– Renforcement des capacités : Formation des jeunes élèves et des exploitants
agricoles aux pratiques agro-écologiques, améliorant leurs compétences et leur
autonomie.
– Engagement communautaire : Augmentation de la participation des
communautés locales dans les initiatives agro-écologiques, renforçant la
cohésion sociale et le partage des connaissances.
– Amélioration de la sécurité alimentaire : Adoption de pratiques durables
contribuant à une production alimentaire plus stable et résiliente, réduisant la
vulnérabilité des populations aux pénuries alimentaires.
jeunes élèves et exploitants agricoles dans la région de l’extrême-nord
Le projet de vulgarisation des bonnes pratiques agro-écologiques auprès des jeunes élèves et exploitants agricoles dans la région de l’Extrême-Nord vise à « promouvoir des méthodes agricoles durables et respectueuses de l’environnement» en vue de renforcer
la résilience des populations au changement climatique. Plus spécifiquement, le projet assurera « la sensibilisation et l’éducation de 10 000 élèves des écoles et lycées et de 500 jeunes exploitants agricoles parmi lesquels au moins 40% des femmes sur les principes de l’agro-écologie et les avantages de ces pratiques pour la santé des sols, la biodiversité et la sécurité alimentaire. »